Comment lisons-nous réellement ?

Perception instantanée du mot dans son ensemble :

Petit exercice : "Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas un mto n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae.
Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème.
C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot."

En clair : "Selon une étude de l'Université de Cambridge, l'ordre des lettres dans un mot n'a pas d'importance, la seule chose importante est que la première et la dernière soient à la bonne place.
Le reste peut être dans un désordre total et vous pouvez toujours lire sans problème.
C'est parce que le cerveau humain ne lit pas chaque lettre elle-même, mais le mot comme un tout."

Fixations et saccades :

Contrairement à ce que l'on croit d'habitude, l'oeil ne parcourt pas la ligne de manière linéaire lorsqu'on lit. Pour bien voir, l'oeil a besoin d'être fixe par rapport à sa cible : penser par exemple à ce qu'on fait lorsqu'on regarde un objet en mouvement. L'oeil suit l'objet car la rétine doit rester fixe par rapport à la cible pour que l'image y soit perçue nettement. C'est le même phénomène qui se produit lors de la lecture : pour voir, l'oeil a besoin d'être fixe, l'espace d'un instant, par rapport au texte : donc, on ne lit pas en parcourant la ligne de manière linéaire mais par bonds : l'oeil se fixe plusieurs fois sur la ligne. On parle de points de fixation. C'est lors de ces points de fixation que le texte est réellement vu. Les déplacements entre ces points de fixation sont appelés des saccades.

Origines de la lecture rapide :

• C'est Louis Emile Javal (1839-1907), ophtalmologue français, qui installa, sans le savoir, les bases de la lecture rapide. C'est lui qui découvrit que, lors de la lecture, les yeux se déplacent en effectuant une série de sauts, appelés saccades, suivis de pauses, appelées fixations.
• C'est ensuite l'armée de l'air américaine qui fît faire des progrès à la lecture rapide en essayant d'améliorer l'acuité visuelle de ses pilotes. On utilisa une machine, appelée tachistoscope, pour augmenter la rapidité de reconnaissance de l'oeil. Et, on parvenait à doubler la vitesse de lecture d'un lecteur moyen : de 200 à 400 mots/min.
• Dans les années soixante, des pionnières comme Evelyn Wood firent faire des progrès décisifs à la lecture rapide. Elle découvrit notamment que l'usage d'un guide visuel (doigt, stylo, ...) permet d'inciter l'oeil à accélérer son rythme et à progresser plus rapidement dans le texte.

Vitesse de lecture :

Le tableau suivant donne une idée de l'éventail de vitesses de lecture des lecteurs du monde entier : de faible à supérieur.

(Source : La lecture rapide, Tony Buzan)

La figure suivante reprend d'autres données intéressantes sur la vitesse de lecture en associant la rapidité au niveau d'instruction.

(Source : La lecture rapide, Tony Buzan)

L'augmentation de la vitesse avec le niveau d'instruction s'explique moins par l'acquisition de meilleures compétences de lecture que par la simple pression que subit celui qui doit lire d'importantes masses de documents en un temps réduit. Autrement dit, la motivation est un facteur crucial, phénomène confirmé par le fait que l'adulte, ayant quitté le circuit scolaire, retourne à son niveau de lecture du temps où il était au collège, essentiellement en raison de la baisse de motivation et de l'absence de pression.

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